C’est difficile à vivre mais cette année, je n’irais pas passer mes dix jours habituels à Lamotte-Beuvron, commune du Loir-et-Cher bien connue des cavaliers puisqu’elle héberge le parc équestre de la FFE, où ont lieu chaque année les championnats de France d’équitation Poneys et Clubs.
C’est là que j’ai passé, les huit dernières années, des moments inoubliables, sous la pluie, dans la boue, ou sous un soleil accablant, dans la poussière, à la recherche d’un coin d’ombre. Des moments de stress, avant et pendant les épreuves, des moments de déception lorsque le résultat n’est pas celui attendu, des moments de joie lorsque la réussite est au rendez-vous et que la journée se termine sur la carrière d’honneur au son de la Marseillaise !
Avec le recul, je réalise que notre implication dans l’évènement a évolué. La première année, en 2010, nous découvrions le parc équestre, la foule, les stands commerciaux. En dehors des compétitions auxquelles participaient notre fille et ses copines les plus proches, nous recherchions le calme et l’ombre de la forêt attenante. Nous nous étions même échappé quelques heures afin d’aller visiter le château de Chambord et celui de La Ferté Saint-Aubin.
Et puis, lorsque notre fille a commencé le complet, à partir de la troisième année, toujours à poney, une étape était franchie, davantage de stress, plus d’enjeux aussi et c’est la première année où elle a accédé à la carrière d’honneur, avec une cinquième place méritée et totalement inespérée. 2012, c’était l’année de la boue, du départ du cross sous des trombes d’eau, du terrain détrempé et puis un CSO où les têtes du classement craquent sous la pression et permettent ainsi à nos cavalières d’atteindre la carrière d’honneur pour la remise des prix.
2013, c’est le changement de club, toujours à poney. Meilleure organisation, moins de galère durant l’année pour se qualifier malgré une jument pas simple à gérer, une trotteuse réformée des courses mais très généreuse. Au final, un résultat moyen mais sans surprise car dans la catégorie où elle concourait, ma fille était confrontée à des poneys de propriétaires, aux performances incomparables avec sa jument. Un Lamotte sous le cagnard cette année-là !
2014, encore une année de grands changements : c’est le passage à cheval et donc des championnats plus tard dans le mois de juillet. C’est aussi la compétion en équipe, pour le CSO et le complet. À Lamotte, nous découvrons un groupe de parents bien organisés, une routine déjà bien rodée, où nous nous intégrons sans mal. Et puis la compétition en équipe, c’est quatre fois plus de stress lors de l’épreuve. Mais c’est payant puisque l’équipe se classe 2ème en complet derrière Versailles, nos voisins toute l’année sur les terrains de concours. Premiers podiums pour nous, que d’émotions ! Et que de fous rires entre parents pour se soutenir, pour s’aider lorsque les boxes sont inondés lors des orages, pour fournir des épingles à nourrice lorsqu’il faut fixer un porte-dossard ou réparer un costume de dressage.
2015, toujours le CSO en équipe, avec une 6ème place et le complet en individuel, avec une 9ème place. Mais toujours un Lamotte sous le soleil ou sous la pluie, selon les jours, avec le plaisir des retrouvailles avec les cavaliers et les parents d’autres clubs rencontrés sur les terrains de concours au fil de l’année ou bien anciens voisins de box les championnats précédents.
2016, une première pour ma fille : elle est engagée sur le concours de dressage parce que sa jument n’est pas très performante au CSO. Première expérience de RLM (reprise libre en musique). Je l’ai aidée pour mettre en forme sa musique, elle a emprunté un costume coloré et simple. Premier écueil, elle se blesse lors de l’embarquement de la jument dans le camion au départ ! Plus de peur que de mal, le bras n’est pas cassé, elle portera juste une attelle pendant deux jours. Heureusement que ses épreuves ne commencent que le mercredi. Catastrophe en complet, elle est éliminée après trois refus sur le cross et bonheur en dressage, contre toute attente elle termine à la première place, montrant ainsi sa capacité à surmonter l’adversité !
Enfin 2017, mêmes engagements en complet et en dressage avec la même jument. Elle espère réitérer sa performance en dressage mais je lui conseille la prudence. Cross difficile – elle termine à la dernière place – mais sauve l’honneur avec un magnifique CSO. En dressage, première manche réussie mais la concurrence est rude au sein même du club et elle obtient seulement la deuxième place. Déception pour elle mais beau succès pour le club car les cinq cavaliers engagés sur cette épreuve sont sur la carrière d’honneur pour la remise des prix ! Quelle joie collective !
Nous avions bien profité de ce championnat, sachant que c’était le dernier pour nous. Malgré cela, je suis tout de même très nostalgique cette année de ne pas aller à Lamotte assister au championnat qui démarre aujourd’hui. Bien sûr, je pourrais m’y rendre en visiteuse mais ce ne serait pas la même chose. Alors, je suis les évènements de loin, j’ai édité les plannings, repéré les cavaliers que je connais. Je m’informe des épreuves et des résultats presque en direct grâce à WhatsApp et aux copines sur place mais je n’y suis pas. Une page s’est tournée, c’est la vie ! Nous partagerons d’autres bonheurs avec nos enfants.