Retour au musée

Premier jour de déconfinement hier, avec la réouverture des lieux de culture.
J’hésitais entre une séance de cinéma ou une visite d’exposition. La météo a décidé pour moi, il pleuvait à verse au moment où j’aurais dû partir pour le cinéma. Quand l’éclaircie est arrivée, il était trop tard pour la séance, alors j’ai pris la direction de l’Atelier Grognard, près de chez moi à Rueil.

Cette expo devait démarrer en décembre 2020 mais la pandémie a entrainé son report jusqu’à hier, ce 19 mai tant attendu !

Je connaissais peu de choses à propos d’Ernest Pignon-Ernest mais la rétrospective présentée à l’Atelier Grognard à travers 200 œuvres permet vraiment de découvrir l’artiste et son travail.

Les œuvres d’Ernest Pignon-Ernest sont éphémères puisqu’il s’agit le plus souvent de collages disséminés dans des paysages urbains, sur des monuments ou des lieux emblématiques.
Pour cette raison, l’exposition se compose principalement de photographies, accompagnées souvent par les explications de l’artiste sur son projet. Et pour le plus grand bonheur du visiteur, sont présentées aussi de très nombreuses études préparatoires au projet, grâce auxquelles on découvre son art du dessin, son cheminement vers le résultat.

Premier coup de cœur, ce collage d’Arthur Rimbaud, si émouvant.

Les sources d’inspiration d’Ernest Pignon-Ernest sont variées, en phase avec l’actualité du moment, et traduisent les préoccupations d’un artiste intégré à son époque.
En 1971, il a participé à la commémoration de la Commune en déroulant des sérigraphies grand format dans plusieurs lieux parisiens.
En 1974, à Nice, il a évoqué à sa façon la lutte contre l’apartheid à Nice pour protester contre le jumelage Nice/Le Cap (Afrique du Sud).
Plus tard, son travail a appelé l’attention sur les émigrés à Avignon en 1975, les expulsés à Paris en 1979.,

En 1980, Pignon-Ernest avait réalisé un projet sur Pasolini, à Certaldo en Italie. En 2015, après l’assassinat du cinéaste, il le représentait de nouveau, en « Pieta » portant son propre cadavre.

« Se Torno [Si je reviens] Pasolini assassiné – Italie, 2015

Il n’hésite pas à réaliser une cinquantaine de portraits pour accompagner un spectacle d’un seul soir !

La génèse du « Concert baroque« 

« Martégale », Martigues, 1982

Je me suis souvenue d’avoir pu admirer son travail sur le parcours Jean Genet à Brest en 2006. En effet, son collage est resté plusieurs mois sur une des piles du Pont de Recouvrance. Mais je ne savais pas à l’époque qui en était l’auteur !

Il y a aussi des collages inspirés d’œuvres plus classiques. Dans tous les cas, le travail d’Ernest Pignon-Ernest dégage une forte émotion, on sent l’artiste habité par son sujet.

Une très belle expo dans un lieu fait pour elle puisque l’Atelier Grognard est installé dans les locaux d’une ancienne usine où étaient fabriquées des plaques de métal destinées à la gravure.

Pour nous faire patienter pendant le confinement, la ville de Rueil-Malmaison avait présenté l’exposition sur YouTube. L’artiste commente lui-même son travail, c’est passionnant.

L’exposition se tient jusqu’au 13 juin, dépêchez-vous !

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About Nanou

J'aime la lecture, la nature, les grands espaces. J'aime marcher sur les dunes, face à l'océan, regarder vers le large. Mon avatar est extrait d'un tableau de Setch, Plus de bruit.
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